La surdité est l’une des principales maladies d’origine professionnelle. Le bruit industriel et la surdité des travailleurs sont responsables d’environ 12 % des accidents de travail. Une exposition prolongée à une dose excessive de bruit peut entraîner des conséquences irréversibles sur la santé auditive.

Il est reconnu scientifiquement que le bruit augmente également les risques de maladies cardiovasculaires. Bien qu’il existe des mesures atténuantes telles que les protections auditives, celles-ci ne devraient être utilisées qu’en dernier recours.
Effectivement, selon l’article 136 du Règlement sur la Santé et la Sécurité du Travail (RSST) au Québec, il est suggéré de réduire le bruit à la source, d’isoler tout poste de travail exposé à ce bruit ou d’insonoriser les locaux de travail. Dans le cas où ces solutions se révèlent impossibles à mettre en place, il est impératif de fournir des protecteurs auditifs aux travailleurs ou de limiter le temps d’exposition. Par contre, les protecteurs auditifs sont trop souvent l’unique solution mise en place dans les milieux de travail. D’ailleurs, saviez-vous que le Québec est la province canadienne la plus permissive pour le niveau tolérable de bruit en milieu de travail?
Bouchons auriculaires ou coquilles antibruit?
Dans les deux cas, le type de protecteur auditif comporte son lot d’avantages et d’inconvénients. Sachez toutefois que l’étanchéité est ce qui permet une protection maximale, autant pour les bouchons en mousse ou moulés que pour les coquilles. Dans le cas des bouchons, une mauvaise étanchéité peut être causée par le poil dans les oreilles, la forme du conduit auditif ainsi que le mouvement de la mâchoire. Pour les coquilles, la façon de les placer, la forme de la mâchoire, le port des lunettes ainsi que la barbe et la chevelure peuvent entraîner une perte d’étanchéité pouvant aller jusqu’à 15 dB. Par ailleurs, aussitôt que la protection auditive n’est pas portée 100 % du temps en présence du bruit, l’efficacité est réduite de façon considérable. Par exemple, si le travailleur retire ses bouchons pendant cinq minutes dans une journée de huit heures, l’atténuation de la protection va passer de 30 dB à 20 dB. De plus, il faut rester très critique face aux données d’atténuation (communément appelés le NRR : Noise Reduction Rating) en décibels mentionnées sur les fiches techniques des protecteurs auditifs, puisque ces mesures sont prises en laboratoire dans des conditions parfaites. La littérature nous apprend que le niveau d’atténuation réel chez le travailleur est souvent bien en-dessous des données de laboratoire, en raison de plusieurs variables.
De plus, certains types de protecteur ne devraient pas être utilisés s’ils se révèlent inadéquats du point de vue de l’hygiène. C’est notamment le cas pour les travailleurs qui réutilisent les bouchons d’oreilles toute la journée et les insèrent avec les mains souillées. Un bouchon auriculaire moulé peut s’avérer avantageux, étant donné qu’il est possible de le nettoyer et aussi grâce à l’étanchéité du moule. Des filtres peuvent aussi être utilisés sur les bouchons auriculaires moulés afin de pouvoir communiquer tout en étant protégé.
Pour des conseils avisés, référez-vous aux professionnels de la santé auditive œuvrant au Centre de l’Audition & Acouphène qui seront en mesure de répondre à vos questions et de trouver la protection avisée selon l’environnement dans lequel vous travaillez.